Au cœur du Bois du Fay, au Mesnil-Saint-Denis, se cache un trésor aussi insolite qu’émouvant : le Skit du Saint-Esprit. Ici, derrière un portail surmonté de dômes orthodoxes, s’ouvre un morceau de Russie byzantine posé dans la forêt yvelinoise.
Un ermitage russe en terre yvelinoise
L’histoire du Skit commence en 1938, quand le père André Serguienko, figure de la communauté russe émigrée, fuyant la révolution bolchevique, cherche à fuir l’agitation parisienne pour créer un havre de paix et de prière.
Sa découverte du Bois du Fay, alors sauvage et peu fréquenté, est un coup de foudre : le lieu est parfait pour accueillir un ermitage orthodoxe, dans la plus pure tradition byzantine. Le mot « skit » vient d’ailleurs du grec « skiti », en référence au désert d’Égypte où les premiers moines vivaient en ascètes, loin du monde. Ce coin paisible des Yvelines fut le refuge idéal
pour ces moines en quête de perpétuation de leurs traditions spirituelles et culturelles.
Un décor de carte postale…
Poussez la porte, et laissez-vous surprendre ! Le Skit du Saint-Esprit est composé de deux éléments en pierre de taille. Le premier ressemble à un kiosque, ouvert sur son pourtour par des arcades en plein cintre. Son toit est surmonté d’une coupole se terminant par une flèche en bulbe dorée. L’autre édifice est plus monumental. Il renvoie à une église en croix latine, composé d’un porche monumental percé en arcade. Il comporte trois bulbes bleus alignés.
Les murs sont couverts de fresques et d’icônes signées du père Grégoire Krug, considéré comme l’un des plus grands iconographes du XX e siècle. Ancien artiste cubiste passé par les Beaux-Arts de Paris, Grégoire Krug a trouvé ici son refuge, alliant foi et génie artistique pour « écrire » (et non peindre !) des icônes d’une pureté rare. Sa signature ? Les doubles cernes auréolant les saints, et une palette qui va de l’ombre à la lumière, comme un chemin spirituel.
Des anecdotes à raconter au coin du poêle
Les premiers moines vivaient chacun dans leur cabane, disséminés dans les sous-bois, dans un dénuement total. On raconte que le père Jean, polytechnicien devenu ermite, a passé ses dernières années ici, orné le baptistère de fresques inspirées du thème de l’eau, et s’est éteint dans la plus grande discrétion. Le baptistère, construit en 1988 pour le millénaire
du baptême de la Russie, est une réplique miniature du monastère Saint- Pantéléimon du mont Athos. C’est le seul vestige de cette fête orthodoxe en Europe, et il recèle des fresques du père Jean, dont une représentation du prince Vladimir, fondateur de l’orthodoxie russe. Le père Grégoire Krug repose derrière l’église, une faveur exceptionnelle accordée par la mairie, tant son aura était grande. Son tombeau, surmonté de la croix russe, veille sur ce lieu hors du temps. Saviez-vous que le Skit du Saint-Esprit a accueilli de nombreuses personnalités au fil des années ? Parmi elles, on compte des écrivains, des artistes et même des membres de la famille impériale russe. L’un des visiteurs les plus célèbres fut sans doute l’écrivain
français Léon Bloy, qui trouva ici une source d’inspiration pour ses œuvres.
Une autre anecdote intéressante concerne la chapelle du Skit. Construite dans les années 1930, elle abrite une icône miraculeuse de la Vierge Marie, rapportée de Russie par les moines fondateurs. Selon la légende, cette icône aurait protégé le Skit de plusieurs catastrophes naturelles, renforçant ainsi la foi et la dévotion des fidèles.
Un site vivant, entre recueillement et curiosité
Aujourd’hui, le Skit du Saint-Esprit n’accueille plus de moines permanents, mais il reste un lieu de culte vivant : des liturgies orthodoxes y sont célébrées, et les visiteurs sont les bienvenus lors de visites guidées (sur rendez-vous) ou lors des Journées du Patrimoine. Le Skit du Saint-Esprit n’est pas seulement un lieu de prière, c’est aussi un centre culturel dynamique. Tout au long de l’année, des concerts, des expositions et des conférences y sont organisés, attirant des visiteurs de tous horizons. Les amateurs d’art sacré seront particulièrement comblés par la richesse des icônes et des fresques qui ornent les murs de la chapelle. Le site a reçu en 2013 le label « Patrimoine du XX e siècle », devenu « Architecture contemporaine remarquable », rejoignant ainsi la liste des 75 édifices religieux remarquables d’Île-de-France.
« Le dessein de Dieu est de réunir dans la vraie Foi et l’Amour spirituel les hommes que le mal a séparé. ». Cette parole, héritée des saints ascètes de l’Église orthodoxe, éclaire d’un jour nouveau le Skit du Saint-Esprit : ce havre de paix n’est pas seulement un refuge pour l’âme, mais aussi un pont jeté entre les cultures, les époques et les hommes. Venez pour le choc
visuel, d’abord : voir surgir un monastère byzantin au détour d’un lotissement, c’est déjà une expérience. Pour l’émotion, ensuite : chaque pierre, chaque fresque, chaque icône raconte l’exil, la foi, la solitude et la beauté. Et pour le plaisir de percer un secret bien gardé des Yvelines, où l’on marche dans les pas de moines, d’artistes et d’âmes en quête d’absolu.
À tous les curieux, amoureux d’art, d’histoire et de spiritualité, le Skit du Saint-Esprit tend les bras : un voyage immobile, mais inoubliable, au cœur des Yvelines.
L’histoire du Skit commence en 1938, quand le père André Serguienko, figure de la communauté russe émigrée, fuyant la révolution bolchevique, cherche à fuir l’agitation parisienne pour créer un havre de paix et de prière.
Sa découverte du Bois du Fay, alors sauvage et peu fréquenté, est un coup de foudre : le lieu est parfait pour accueillir un ermitage orthodoxe, dans la plus pure tradition byzantine. Le mot « skit » vient d’ailleurs du grec « skiti », en référence au désert d’Égypte où les premiers moines vivaient en ascètes, loin du monde. Ce coin paisible des Yvelines fut le refuge idéal
pour ces moines en quête de perpétuation de leurs traditions spirituelles et culturelles.
Un décor de carte postale…
Poussez la porte, et laissez-vous surprendre ! Le Skit du Saint-Esprit est composé de deux éléments en pierre de taille. Le premier ressemble à un kiosque, ouvert sur son pourtour par des arcades en plein cintre. Son toit est surmonté d’une coupole se terminant par une flèche en bulbe dorée. L’autre édifice est plus monumental. Il renvoie à une église en croix latine, composé d’un porche monumental percé en arcade. Il comporte trois bulbes bleus alignés.
Les murs sont couverts de fresques et d’icônes signées du père Grégoire Krug, considéré comme l’un des plus grands iconographes du XX e siècle. Ancien artiste cubiste passé par les Beaux-Arts de Paris, Grégoire Krug a trouvé ici son refuge, alliant foi et génie artistique pour « écrire » (et non peindre !) des icônes d’une pureté rare. Sa signature ? Les doubles cernes auréolant les saints, et une palette qui va de l’ombre à la lumière, comme un chemin spirituel.
Des anecdotes à raconter au coin du poêle
Les premiers moines vivaient chacun dans leur cabane, disséminés dans les sous-bois, dans un dénuement total. On raconte que le père Jean, polytechnicien devenu ermite, a passé ses dernières années ici, orné le baptistère de fresques inspirées du thème de l’eau, et s’est éteint dans la plus grande discrétion. Le baptistère, construit en 1988 pour le millénaire
du baptême de la Russie, est une réplique miniature du monastère Saint- Pantéléimon du mont Athos. C’est le seul vestige de cette fête orthodoxe en Europe, et il recèle des fresques du père Jean, dont une représentation du prince Vladimir, fondateur de l’orthodoxie russe. Le père Grégoire Krug repose derrière l’église, une faveur exceptionnelle accordée par la mairie, tant son aura était grande. Son tombeau, surmonté de la croix russe, veille sur ce lieu hors du temps. Saviez-vous que le Skit du Saint-Esprit a accueilli de nombreuses personnalités au fil des années ? Parmi elles, on compte des écrivains, des artistes et même des membres de la famille impériale russe. L’un des visiteurs les plus célèbres fut sans doute l’écrivain
français Léon Bloy, qui trouva ici une source d’inspiration pour ses œuvres.
Une autre anecdote intéressante concerne la chapelle du Skit. Construite dans les années 1930, elle abrite une icône miraculeuse de la Vierge Marie, rapportée de Russie par les moines fondateurs. Selon la légende, cette icône aurait protégé le Skit de plusieurs catastrophes naturelles, renforçant ainsi la foi et la dévotion des fidèles.
Un site vivant, entre recueillement et curiosité
Aujourd’hui, le Skit du Saint-Esprit n’accueille plus de moines permanents, mais il reste un lieu de culte vivant : des liturgies orthodoxes y sont célébrées, et les visiteurs sont les bienvenus lors de visites guidées (sur rendez-vous) ou lors des Journées du Patrimoine. Le Skit du Saint-Esprit n’est pas seulement un lieu de prière, c’est aussi un centre culturel dynamique. Tout au long de l’année, des concerts, des expositions et des conférences y sont organisés, attirant des visiteurs de tous horizons. Les amateurs d’art sacré seront particulièrement comblés par la richesse des icônes et des fresques qui ornent les murs de la chapelle. Le site a reçu en 2013 le label « Patrimoine du XX e siècle », devenu « Architecture contemporaine remarquable », rejoignant ainsi la liste des 75 édifices religieux remarquables d’Île-de-France.
« Le dessein de Dieu est de réunir dans la vraie Foi et l’Amour spirituel les hommes que le mal a séparé. ». Cette parole, héritée des saints ascètes de l’Église orthodoxe, éclaire d’un jour nouveau le Skit du Saint-Esprit : ce havre de paix n’est pas seulement un refuge pour l’âme, mais aussi un pont jeté entre les cultures, les époques et les hommes. Venez pour le choc
visuel, d’abord : voir surgir un monastère byzantin au détour d’un lotissement, c’est déjà une expérience. Pour l’émotion, ensuite : chaque pierre, chaque fresque, chaque icône raconte l’exil, la foi, la solitude et la beauté. Et pour le plaisir de percer un secret bien gardé des Yvelines, où l’on marche dans les pas de moines, d’artistes et d’âmes en quête d’absolu.
À tous les curieux, amoureux d’art, d’histoire et de spiritualité, le Skit du Saint-Esprit tend les bras : un voyage immobile, mais inoubliable, au cœur des Yvelines.
