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L’histoire d’une découverte des Yvelines à vélo

Location de vélos à l'Office de Tourisme et des Congrès de Versailles Grand Parc
A. Nestora - Destination Versailles Grand Parc
Publié lepar Pascal

Partir rouler à vélo dans les Yvelines, c’est tourner les pages d’un livre de géographie, d’histoire ou encore de contes, enfin pour les plus imaginatifs. A chaque village le plaisir de se plonger dans un nouveau chapitre. Et souvent la sensation d’en écrire de nouveaux. Pascal vous amène à la découverte à vélo des Yvelines !

ABC Velos

A la découverte des Yvelines à vélo !

Le prologue de mon livre s’écrit à peine à 200 mètres de chez moi, devant le château de Saint-Germain-en-Laye à l’heure où le soleil entame sa journée. Clin d’œil à Louis XIV, le roi soleil, né ici. D’abord rouler sur ses traces et filer à Versailles , s’arrêter devant sa statue posée sur l’esplanade du château qu’il fit construire au 17e siècle et où s’écrivirent tant de pages de l’histoire de notre pays. Puis au fil des kilomètres, au fil des chapitres, s’engouffrer en Vallée de Chevreuse à l’heure où la brume se dissipe et laisse apparaître ces paysages qui depuis toujours ravissent cyclistes et randonneurs.

Panorama XXL au château de la Madeleine

Traverser Saint-Rémy-de-Chevreuse, puis à l’entrée de Chevreuse, vite passer sur le petit plateau avant d’attaquer la montée vers le château de La Madeleine . Un mur de 700m à 10% de moyenne avec des passages à 15%. Mais au sommet, la récompense avec un superbe panorama sur la vallée. S’arrêter ici quelques minutes pour s’offrir un moment de contemplation n’est pas un choix, c’est une évidence. Ici, dans ce château construit au 11e siècle par Gui 1er seigneur de Chevreuse, vécut Jean Racine à la fin du XVIIe siècle. Il y trouva l’inspiration. Ainsi peut-on lire sur une plaque posée près du château les vers suivants :

château de la Madeleine
Domaine de Dampierre

Redescendre sur la D58 et entrer dans Dampierre-en-Yvelines pour y contempler son château . Sous l’impulsion de Francky Mulliez, grand passionné du XVIIe siècle, propriétaire depuis 2018 (le château avait appartenu à la famille d’Albert de Luynes depuis 1663), d’importants travaux ont été engagés pour redonner aux 400 hectares acquis leur lustre d’antan, à une époque où les plus grands (Louis XIV, Louis XV mais aussi Napoléon Ier) venaient passer quelques jours au cœur de la Vallée de Chevreuse . Un patrimoine exceptionnel construit par Jules Hardouin-Mansart et dont la place dans l’histoire de la France et de l’architecture est essentielle. Sur les pavés posés devant sa grille royale, on croise la route d’autres cyclistes remontant vers le nord, prêts à attaquer la fameuse côte des 17 tournants ! Une référence pour tous les cyclistes de la région. 

Que je me plais sur ces montagnes,
Qui s’élevant jusques aux cieux ,
D’un diadème gracieux
Couronnent ces belles campagnes. 

Breteuil, Méridon, Clairefontaine… la vie de châteaux

Ma route se poursuit vers le sud. Une nouvelle côte à gauche, à la sortie de Senlisse puis la route s’aplatie… enfin. Direction Choisel. Notre vélo serpente sur les petites routes avant d’apercevoir le Château de Breteuil . Derrière les grilles, un parc de 75 hectares où cohabitent jardins anglais et français. La guerre de cent ans n’aura pas lieu ici. Le brexit non plus. Les visiteurs peuvent y découvrir des animations sur le thème des contes de Perrault. Le château de Méridon , juste au-dessus de Chevreuse, n’est pas très loin non plus et mérite lui aussi un détour. Un de plus.

Château de Breteuil
Forêt domaniale de Saint Germain

La balade nous conduit à Bullion, puis La Celles-Les-Bordes avant d’arriver à Clairefontaine-en-Yvelines. Juste avant une jolie descente qui nous mène à l’entrée du le village, les amateurs de foot feront forcément un petit arrêt devant la grille du Centre National où les Bleus du ballon rond viennent depuis de nombreuses années se préparer avant leurs grandes échéances. Reviennent alors les images d’un fameux 12 juillet 1998, d’un car sortant du centre au milieu d’une véritable folie populaire. A bord, Zidane, Petit, Barthez, Lizarazu, Desailly, Thuram, Jacquet et tous les autres Bleus de l’épopée 98, en route vers le Stade France, là où l’éternité leur avait donné rendez-vous.

Se poser à Rambouillet pour une petite pause

Il est temps d’amorcer le retour et de remettre le cap vers le nord. Sur le chemin se profile Rambouillet et son château (15e siècle), ancienne résidence royale, impériale et présidentielle. Louis Alexandre de Bourbon, fils de Louis XIV et Madame de Montespan, en fut le propriétaire. Plus tard, pour combler l’ennui de Marie-Antoinette qui n’appréciait guère l’endroit, Louis XVI y fit construire une laiterie ( Laiterie de la Reine ) et la Bergerie Nationale . Le parc est aujourd’hui un formidable endroit pour flâner, y faire un footing ou faire une petite pause au milieu d’une balade vélo. C’est aussi ici que s’élancent et reviennent les participants de la course Paris-Brest-Paris, un périple vélo de 1200 km qui n’a lieu que tous les 4 ans. Une course imaginée par un Yvelinois, Pierre Giffard, journaliste habitant à Maisons-Laffitte qui eut cette drôle d’idée à la fin du XIXe siècle, en 1891, pour augmenter les ventes de son journal, Le Vélo. En 1903, son concurrent, L’Auto, lancera une autre épreuve avec la même intention… le Tour de France. Son succès dure encore aujourd’hui. La prochaine édition du Paris-Brest-Paris, course désormais organisée tous les quatre ans, aura lieu en 2023. Se projeter et se dire que l’on en sera peut-être.

Lever de soleil sur la campagne yvelinoise

Le charme unique des villages yvelinois

Même si les jambes commencent à s’alourdir, pas la moindre hésitation au moment de faire un détour de plus. Allonger sa route mais surtout prolonger le plaisir. Et tant pis pour les côtes, ces côtes qui, les mauvais jours, prennent des allures de col hors catégorie. Traverser tous ces villages, passer devant ces maisons en pierre avec leurs portes et leurs volets bleus, s’étonner à chaque fois d’y voir une église différente, souvent contourner une place avec son clocher, la mairie et l’école. La boulangerie et le monument aux morts ne sont jamais très loin. Se servir des odeurs pour connaître l’heure de la journée. Celle du pain frais et des croissants au lever du jour, celle des poulets rôtis en devanture des boucheries en milieu de matinée et quand vient l’heure du déjeuner, celles des merguez, chipolatas et côtes de bœuf posées sur les barbecues dont la fumée s’échappe des jardins que l’on imagine derrière les haies.

Sur le chemin d’Anne de Bretagne

Après avoir longé les étangs de Hollande , créés par Louis XIV pour alimenter les fontaines du Parc de Versailles , la traversée de Montfort-l’Amaury , baptisé ainsi en référence à Amaury 1er seigneur de Montfort, permet de croiser le chemin d’Anne de Bretagne (Comtesse de Montfort), Reine de France autour de 1500 après avoir épousé Charles VIII puis Louis XII. Plus récemment, Jean Anouilh, Maurice Ravel et beaucoup d’autres artistes y ont apprécié la beauté et le calme de l’endroit. Charles Aznavour y est enterré, tout au fond d’un cimetière qui mérite à lui seul une petite visite.

Derniers kilomètres pour rentrer, derniers efforts, dernières lignes du livre. Au-delà de ces livres d’histoire, de géographie et même de contes qui s’ouvrent tout au long de notre route, rouler sur ces routes, c’est écrire son propre livre, sa propre histoire. Jusqu’à l’épilogue. Cette dernière côte, cette dernière ligne droite comme un dernier chapitre. Avec déjà l’impatience de remplir de nouvelles pages blanches dès la prochaine sortie.

Expérience vécue par :

Pascal

Passionné par le sport, amoureux des Yvelines !

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