Les solistes de l’Académie de l’Opéra Royal en seront les interprètes exaltés, faisant résonner leur « Tayaut, allez mes toutous ! » dans la Galerie des Glaces pour l'Opéra de La chasse du cerf.
Privilège royal et plaisir des princes, La chasse du cerf fut le plus bel apanage des souverains de Louis XIII à Louis XVI, qui en développèrent et codifièrent la pratique. La bibliothèque d’un veneur pouvait compter cinq cents volumes, et plus de trois cents termes étaient utilisés pour aborder la chasse : le sanglier a huit noms différents selon son âge… Valets de chiens, meute, veneurs et piqueurs étaient les familiers quotidiens des rois de France.
C’est donc à des spécialistes que Morin destina sa cantate La chasse du cerf. « Peindre l’action du commencement jusqu’à la fin », voici la trame de cette œuvre musicale rythmée par les divinités et les temps de la chasse : le réveil, le rendez-vous, le rapport, le déjeuner, les relais, le laisser-courre, le lancer, la vue du cerf, la chasse, l’hallali, la mort du cerf, la curée… mais Comus, dieu des festins, est aussi de la partie, tout autant que Bacchus, pour célébrer la gloire de Diane et du Roi.