Si la musique et le théâtre de Molière avaient déjà dialogué pour Le Poème Harmonique de la plus intime des manières, elles se confondent ici dans une spectaculaire union du lyrisme et de la farce.
Constitué de trois personnages chantants et d’un quatrième muet, entouré d’un effectif orchestral léger, L’Avare est un intermezzo (dont l’exemple le plus célèbre reste La serva padrona de Pergolèse, protagoniste de la fameuse Querelle des Bouffons en 1752). Salvi, le librettiste, qui s’était déjà inspiré du théâtre de Molière (du Bourgeois gentilhomme dans L’artigiano gentiluomo et du Malade imaginaire dans Il malato immaginario), réussit l’exploit de rester fidèle à l’esprit de la comédie de Molière sans en perdre la force comique, alors que l’œuvre est réduite de cinq à trois actes, et entièrement chantée.
La musique de Gasparini vient illustrer ce réjouissant livret de la manière la plus expressive et immédiatement séduisante qu’il soit.