Toute l’époque baroque prit plaisir à « parodier » et s’inspirer des musiques de Maîtres, à limitation desquels ce programme est dédié : Vivaldi et Rameau en sont les symboles, mais c’est aussi leur « style » qu’on copiait.
Toute l’époque baroque prit plaisir à « parodier » et s’inspirer des musiques de Maîtres, à limitation desquels ce programme est dédié : Vivaldi et Rameau en sont les symboles, mais c’est aussi leur « style » qu’on copiait.
Dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, un compositeur inconnu tira de l’opéra Castor et Pollux de Rameau une Messe de Requiem. « Que tout gémisse » devint le début de l’Introït, « Séjour de l’éternelle paix » l’Hostias, « Tristes apprêts » reçut les paroles « Requiem æternam ». Dépassant largement le simple exercice de style, cette partition atteste le respect dans lequel était tenu l’un des chefs-d’œuvre de Rameau… Elle pousse à son paroxysme la pratique, remontant au Moyen Âge, de la « parodie » ou contrafactum, consistant à apposer de nouvelles paroles à une musique déjà existante.
Le compositeur Michel Corrette recourut au même procédé tout en profitant de la vogue que connaissait la musique italienne : il adapta les paroles du Psaume 148 dans le concerto Le Printemps de Vivaldi. Digne épigone du Prêtre roux qui avait lui-même réutilisé l’incipit de ses célèbres Quatre Saisons dans son propre Opéra Dorilla in Tempe !
Telemann, lui, s’abreuva de musique française et défendit Castor et Pollux dans sa correspondance : il avait sans doute entendu l’œuvre de Rameau lors de son voyage à Paris, au cours duquel il fit entendre son grand motet dans le style français Deus Judicium : peut-être le secret espoir d’obtenir un poste à la Cour de France ? Mais avec certitude, l’hommage du célébrissime musicien allemand au génie français !
Valentin Tournet se fait le chantre des redécouvertes étonnantes de ce programme « original » À l’imitation des Maîtres…
Dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, un compositeur inconnu tira de l’opéra Castor et Pollux de Rameau une Messe de Requiem. « Que tout gémisse » devint le début de l’Introït, « Séjour de l’éternelle paix » l’Hostias, « Tristes apprêts » reçut les paroles « Requiem æternam ». Dépassant largement le simple exercice de style, cette partition atteste le respect dans lequel était tenu l’un des chefs-d’œuvre de Rameau… Elle pousse à son paroxysme la pratique, remontant au Moyen Âge, de la « parodie » ou contrafactum, consistant à apposer de nouvelles paroles à une musique déjà existante.
Le compositeur Michel Corrette recourut au même procédé tout en profitant de la vogue que connaissait la musique italienne : il adapta les paroles du Psaume 148 dans le concerto Le Printemps de Vivaldi. Digne épigone du Prêtre roux qui avait lui-même réutilisé l’incipit de ses célèbres Quatre Saisons dans son propre Opéra Dorilla in Tempe !
Telemann, lui, s’abreuva de musique française et défendit Castor et Pollux dans sa correspondance : il avait sans doute entendu l’œuvre de Rameau lors de son voyage à Paris, au cours duquel il fit entendre son grand motet dans le style français Deus Judicium : peut-être le secret espoir d’obtenir un poste à la Cour de France ? Mais avec certitude, l’hommage du célébrissime musicien allemand au génie français !
Valentin Tournet se fait le chantre des redécouvertes étonnantes de ce programme « original » À l’imitation des Maîtres…